Le Sénat. Enquête sur les super privilégiés de la République

Publié le par FO Nogent

En septembre 2008, 150 000 grands électeurs (députés, conseillers municipaux, généraux et régionaux) vont désigner un  tiers des 343 sénateurs, dont le siège est soumis à renouvellement. Dans la foulée, l’actuel président du Sénat, l’UMP Christian Poncelet, 79 ans, démissionnera de ses fonctions pour être remplacé sans doute par l’ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Au-delà de cette actualité politique qui passionne uniquement les états-majors des quatre grands partis politiques de l’Hexagone, à quoi sert le Sénat ? Le Français moyen ne le sait pas très bien…
Les méchantes langues assurent tout à la fois qu’il est une agence de l’emploi et une maison de retraite de luxe pour les quatre grands partis politiques français, qu’il est truffé de lobbyistes au service d’intérêts particuliers, qu’il gâche les talents d’une cinquantaine de ses sages qui sont seuls à mériter leur indemnité parlementaire de  7 000 euros mensuels, qu’il offre une solution d’attente à des politiques recalés par le suffrage universel direct, ou encore qu’il procure une immunité judiciaire aux politiciens corrompus auxquels s’intéresse la justice…


Chambre haute et monarchique de la démocratie parlementaire française, le Sénat coûte aux contribuables 300 millions d’euros chaque année. Il ne sert pas à grand-chose (l’Assemblée nationale ayant toujours le dernier mot), si ce n’est de garde-fou pour de grands problèmes de société. Ainsi, la Commission des lois du Sénat a supprimé, en septembre 2007, l'article du projet de loi Hortefeux sur la maîtrise de l'immigration, qui instaurait un recours éventuel  à des tests ADN pour le regroupement familial.
En attendant d’avoir, un jour peut-être, à prévenir les excès de l’Assemblée nationale au cas où elle deviendrait folle et tyrannique, la quasi-totalité des 343 sénateurs passent le temps, et leur président, deuxième personnage de l’Etat, guette le jour où il deviendra président de la République par intérim. En attente d’une réforme hypothétique, le général de Gaulle et Lionel Jospin s’y sont cassé les dents, la Haute assemblée vit en dehors du monde pour le plus grand bénéfice de ses 1 250 employés aux salaires et avantages mirifiques. Et personne n’a le droit d’aller mettre le nez dans ses comptes ou d’envisager de la réformer, et encore moins de la supprimer.
Dans le jardin du Luxembourg à Paris, visite du Sénat, qui est le plus chic, le mieux tenu et le plus confortable de tous les clubs de Paris, le seul sans doute où l’on est payé plutôt que d’avoir une cotisation à régler… Une véritable cité interdite de la république française et qui illustre un gaspillage effréné des deniers du contribuable. Serait-ce la danseuse de la République ?

Cet ouvrage constitue une enquête remarquable au sein de ce qui se veut l’élite politique et administrative de notre pays, une élite très secrète et  très protégée.


Critiques

"Voilà un livre méchant. ceux qui ne jurent que par la suppression du Sénat y trouveront du grain à moudre (...) Qu'a donc fait le Sénat pour mériter une telle opprobre?" Patrick Roger, le Monde, 20.09.2008


"Je pense que si l'on commençait par ne pas payer les sénateurs qui ne viennent pas, comme cela se fait dans beaucoup de pays, ce serait déjà une révolution" interview d'Yvan Stefanovitch, le Télégramme de Brest, 18.09.2008


"... 285 pages dans lesquelles ils décrivent les grands et petits maux de nos sénateurs, aussi ardents pour être élus que languissant quand il s'agit d'être présent au palais du Luxembourg" Dépêche d'Evreux, 31.10.2008


"En France, peu d'institutions offrent pareille distorsion entre leur réalité et la représentation que s'en fait l'opinion". La Haute Saintonge, 25.09.2008


"Ils (les auteurs) y révèlent les privilèges et autres ententes douteuses dont certains sénateurs en sont les bénéficiaires" Actualité.com, 25.09.2008


"Des administrateurs aux gardiens de square du jardin du Luxembourg, les fonctionnaires du Sénat ne sont pas maleureux non plus". capital.fr, 03.09.2008

 

"On ne saurait que trop conseiller la lecteure de ce pamplet bien documenté (...) Mais les deux auteurs ne cèdent pas à la sénatophobie : ils mettent en valeur les bosseurs et lancent des pistes de réforme pour redonner le lustre au vénérable palais du Luxembourg". Challenges, 18.09.2008

 

Le Sénat. Enquête sur les super privilégiés de la République
& Yvan Stefanovitch
En Librairie le Jeudi 11 Septembre 2008
- 250 pages
- 18 €



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