M. SARKOZY N’A PAS RASSURÉ SUR LES RETRAITES

Publié le par FO Nogent

Le dossier pourrait faire les frais du tour de vis budgétaire confirmé lundi par le Chef de l’État. Pour FO, son appel à une journée de grève interprofessionnelle le 15 juin reste plus que jamais d’actualité.


 

«Certains voudraient voir une inflexion (…) dans notre politique économique. Je veux m'inscrire en faux contre cette interprétation. Nous devons mener non une politique de rigueur, mais une politique responsable», a déclaré le chef de l'État, Nicolas Sarkozy, lors du sommet réunissant à l'Élysée lundi le patronat et les cinq centrales syndicales. Depuis l'annonce jeudi de réductions drastiques des dépenses publiques et sociales (voir notre article du 8 mai 2010), le pouvoir exécutif s’emploie à jouer sur les mots, mais personne n’est dupe. «Le président de la République se refuse à utiliser le terme de rigueur, il parle de gestion responsable, il n'en reste pas moins que pour nous, deux éléments mènent à la rigueur, la révision générale des politiques publiques (RGPP) qui risque de s'amplifier et la réforme des retraites», a répliqué ainsi Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO.

Car, la France est d’autant plus engagée dans la voie de l’austérité que l’exécutif a refusé de reconduire les rares mesures «anticrise» prises en 2009 pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes (prime exceptionnelle de 150 euros versée l’an dernier à environ trois millions de foyers, suppression de deux acomptes dus au titre de l'impôt sur le revenu 2008…). Elles ne seront pas prolongées afin «d'engager le redressement des finances publiques», a justifié le président qui, dans le même temps, n’a renoncé ni au bouclier fiscal ni au dispositif de détaxation des heures supplémentaires. Une logique perverse, qui selon FO va non seulement pénaliser la croissance économique mais aussi affaiblir le pacte social et républicain et accroître les inégalités sociales dans un pays loin d’être sorti de la crise.

Sur les retraites, M. Sarkozy a promis une «réforme» qui «renforcera l'équité du système par un effort financier supplémentaire des hauts revenus et des revenus du capital», a-t-il affirmé tout en fermant la porte à toute hausse des «prélèvements obligatoires». Pour lui, réformer le système de retraites relève avant tout d’un «défi démographique» qui nécessite une « réponse démographique». Une manière implicite d’afficher sa préférence pour l’allongement de la durée de cotisation et/ou le report de l’âge de départ à la retraite, deux options défendues à longueur d’ondes par son gouvernement et sa majorité.

«Nous ne pouvons pas accepter que les salariés, déjà lourdement percutés par la crise, voient leurs droits sociaux en matière de retraite remis en cause, notamment par un allongement de la durée du travail: durée de cotisation et/ou report du droit à la retraite à 60 ans», a prévenu Jean-Claude Mailly. Sur ce dossier, FO organise, le mardi 15 juin une grève interprofessionnelle assortie d’une manifestation à Paris, .
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