LES SCÉNARIOS CATASTROPHES DU CONSEIL D’ORIENTATION DES RETRAITES

Publié le par FO Nogent

À la demande du patronat, le COR a simulé l’économie potentielle que pourrait rapporter une hausse de la durée de cotisation à 43 ou 45 ans et le report de l’âge de départ à la retraite au-delà de 63 ans. Options tout simplement inacceptables pour FO.
Scénarios et projets de films catastrophes pour les salariés. Dans un document publié mardi, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a ébauché plusieurs pistes de financement des retraites. Toutes tournent autour de l’allongement de la durée de cotisation combiné ou non avec un report de l’âge légal de départ à la retraite dont ce dossier technique tente de vanter l’efficacité financière en partant d’une estimation du déficit à paramètres inchangés de 64,4 milliards en 2050. Selon le COR un report de l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans permettrait de couvrir 27% des besoins du régime général et en le portant à 65 ans, il en couvrirait 53%. Le second scenario spécule sur la durée de cotisation : son allongement à 43,5 ans permettrait de couvrir 15% des besoins tandis qu’en mettant le curseur à 45 ans, on arriverait à 31%. Le troisième et dernier scénario combine les deux paramètres: un report de l'âge légal à 63 ans avec une hausse de durée de cotisation à 43,5 ans assureraient 36% des besoins tandis qu’un report de l'âge à 65 ans assorti de 43,5 ans de cotisation compenserait 59% des besoins.
Comme à chaque diffusion de ce type de simulations par le COR ou tout autre organisme réputé indépendant, la communication du gouvernement s’est emballée. Histoire de travailler un peu plus l’opinion. Il faut «se poser la question sur l'âge légal et la durée de cotisation (…) pour assurer un retour de financement», a affirmé mercredi M. Wauquiez le secrétaire d'Etat à l'emploi. «C'est pour ça qu'il faut une réforme urgente», a renchéri M. Woerth, ministre du Travail, qui continue d’écarter l’idée de «toucher au bouclier fiscal» ou d’«augmenter les cotisations d'une manière générale» pour régler le financement des retraites. Un raisonnement partagé sans surprise par le MEDEF, pour qui, «des mesures d'âge et de durée de cotisation sont absolument nécessaires». Lequel patronat reste hostile à «toute hausse des prélèvements obligatoires».
Structure placée auprès du Premier ministre où siègent syndicats, patronat, experts, parlementaires et représentants de l'Etat, le COR, a tenu néanmoins à préciser que ces projections avaient «une vocation purement illustrative et ne constituent en rien des pistes de réforme. Elles ne valent pas prise de position du Conseil sur les mesures simulées, avec lesquelles certains membres ont d'ailleurs exprimé leur désaccord». Il s’agit pour la plupart des syndicats, en particulier FO qui a réaffirmé mercredi qu’elle n’était en rien engagée par ces travaux, dont les conclusions sont «inacceptables». Et pour cause, ils ont été lancés à la demande du MEDEF, rappelle Force ouvrière, pour qui «il faut un véritable débat sur les problèmes des ressources mais des nouvelles ressources qui soient à la hauteur des enjeux du financement de nos systèmes de retraite».


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