INTERSYNDICALE ET REPRÉSENTATIVITÉ

Publié le par FO Nogent

À l’occasion d’un colloque récent organisé par l’Association des journalistes sociaux, à Jean-Claude Mailly qui, pour Force Ouvrière, et au nom de la liberté et de l’indépendance, rappelait que le pluralisme syndical était un fondement de la démocratie, Bernard Thibault répondit que l’unicité syndicale pouvait respecter le pluralisme. Unicité et pluralisme, telle devrait être donc la Confédération syndicale française de l’avenir. La priorité des priorités serait donc pour la CGT la recomposition syndicale. Dans cette perspective, sa direction n’hésite pas à manier simultanément la carotte et le bâton.

Le bâton, c’est naturellement la position commune et la loi du 20 août sur la représentativité syndicale, destinée à éliminer d’autres confédérations. La carotte, c’est l’«Intersyndicale». Croire que le syndicalisme rassemblé est indispensable pour le progrès social n’a fait illusion que jusqu’à l’après-29 mars 2009.

On comprend combien la CGT-FO, en posant la question de l’efficacité de ces intersyndicales porte le fer au cœur de la stratégie de la CGT.

Pour Force Ouvrière, l’unité d’action c’est un moment particulier, où la clarté des positions des uns et des autres, la convergence des revendications et l’accord sur les modalités d’action, permettent de construire ensemble un rapport de forces susceptible d’aider à la satisfaction des revendications.

Pour la CGT, c’est l’instrument d’intégration des autres confédérations syndicales. Avouer l’échec de l’intersyndicale de 2009, c’est accepter de reconnaître que sa stratégie adoptée depuis dix ans conduit à l’impasse.

Quand l’intersyndicale, en coma dépassé depuis qu’en juin 2009, Force Ouvrière l’a quittée en dénonçant son instrumentalisation par la CGT, reçoit le coût de grâce le 15 février, c’est l’intersyndicale en tant que prototype de la Confédération syndicale unitaire et pluraliste qui est remise en cause.

Non, l’avenir du mouvement syndical en France ne passe pas par un syndicat unique organisé en courants internes (politiques ou autres).

Dussent-ils en souffrir, ceux qui espèrent encore en la réunification syndicale sur les bases de la CGT originelle, devront bien se rendre à l’évidence: les choix faits par la CGT depuis vingt ans l’interdisent.

La liberté et l’indépendance impliquent la clarté et la non-confusion entre unité d’action et «Intersyndicale». L’avenir de Force Ouvrière passe par la défense de nos positions et exige de concentrer toute notre énergie militante sur notre propre développement.

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