Gouvernement, syndicats et patronat entrent dans le vif du sujet

Publié le par FO Nogent

a concertation sur les retraites démarre lundi 12 avril entre gouvernement et partenaires sociaux, alors que l'Elysée a ouvert la porte à un "prélèvement" pour financer les retraites, sonnant comme une réponse aux syndicats fâchés de voir les débats se concentrer sur l'âge de la retraite.

Le défilé, lundi 12 avril, des dirigeants syndicaux et patronaux au ministère du Travail va marquer le coup d’envoi officiel de cette réforme tant annoncée. Deux jours après, le Conseil d’orientation des retraites (COR) livrera de nouvelles projections financières qui nourriront le débat.
Mais avant même la publication de ces chiffres attendus, François Fillon a déjà donné son pronostic : « Si nous ne faisons rien, il nous manquera 100 milliards par an à l’horizon 2050″.

Le tempo de la réforme est désormais connu : la concertation durera jusqu’en mai, puis le gouvernement dévoilera son projet « fin mai, début juin », tandis qu’un texte devrait arriver au Parlement en septembre. Reste à définir le contenu, sur lequel aucun consensus ne se dégage pour l’instant.

Le nouveau « Monsieur Retraites » du gouvernement, Eric Woerth, ne veut pas miner la concertation en donnant l’impression d’avoir un projet déjà ficelé, mais les pistes du gouvernement ne sont pas un mystère.
Son prédécesseur, Xavier Darcos, avait été explicite au Sénat en janvier : « Dans un pays où l’espérance de vie s’accroît d’un trimestre chaque année, nous n’avons d’autre solution que de travailler plus longtemps ».
Cela pourra passer par un nouvel allongement de la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein (41 ans en 2012) et/ou un recul de l’âge légal minimal pour partir en retraite, aujourd’hui fixé à 60 ans.

Toucher à ce dernier paramètre, comme le demande le Medef, est la mesure la plus avantageuse financièrement, du moins dans le court terme. Les syndicats estiment de leur côté qu’elle exclurait encore plus du marché du travail les seniors, dont une minorité travaillent au moment de liquider leur pension.
Les syndicats ont donc fait de la retraite à 60 ans, qui date de 1982, un symbole à ne pas toucher, y compris la CFDT, qui pourrait accepter en revanche un nouvel allongement de la durée de cotisation.
Seule la CFE-CGC pourrait y renoncer : « Pour les générations les plus jeunes, l’âge de 60 ans est complètement virtuel », explique Danièle Karniewicz, dans un entretien publié vendredi dans La Croix.
Plus largement, les syndicats veulent en priorité régler la question de l’emploi, pour rétablir les recettes de la Sécurité sociale.

Quelles nouvelles ressources ?
Trouver des nouvelles ressources pour les retraites en taxant des revenus échappant aux cotisations sociales leur semble aussi indispensable, tout comme la prise en compte pour la retraite de la pénibilité de certains métiers.
L’Elysée, en évoquant le 8 avril « un prélèvement spécifique sur une catégorie de population », en pleine polémique sur le bouclier fiscal, semble répondre au reproche syndical de ne demander des efforts qu’aux salariés.
Sur la question du financement, François Fillon a par ailleurs confirmé qu’il envisageait toujours une hausse des cotisations retraites, parallèlement à une baisse des cotisations chômage.

Le cas de la fonction publique
Un autre point dur de la concertation sera la question des retraites dans la fonction publique, souvent présentées comme plus avantageuses que dans le privé. Le gouvernement, après avoir promis de s’attaquer à ce dossier dans « un souci d’équité », s’est montré plus prudent ces dernières semaines.
Après les réunions bilatérales de lundi entre le gouvernement et les partenaires sociaux, une journée spécifique de concertation est prévue sur ce thème. Mais la fonction publique sera sans aucun doute dès lundi au menu.

Publié dans Retraite

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