La pénibilité sera-t-elle prise en compte?

Publié le par FO Nogent

Non. Lors de la réforme Fillon de 2003, le gouvernement s’était engagé à ce que la pénibilité au travail soit dorénavant prise en compte pour permettre un départ anticipé des travailleurs qui y sont le plus exposés.

Sept ans plus tard rien n’a changé, notamment à cause du patronat qui s’est acharné à torpiller la négociation interprofessionnelle qui y était consacrée. Le projet gouvernemental ne va guère arranger les choses puisqu’il limite le maintien du droit au départ à 60 ans pour les seuls salariés «dont l’état de santé est dégradé». Il faudra justifier d’un «taux d’incapacité égal ou supérieur à 20%, ayant donné lieu à l’attribution d’une rente pour maladie professionnelle ou pour accident du travail». Dans les faits, il s’agira de salariés qui, après une maladie professionnelle ou un accident du travail, souffrent encore de séquelles handicapantes. Par exemple, une rupture des muscles entourant l’épaule, la perte de deux phalanges ou d’un œil... Or, ces salariés sont déjà pour la plupart pris en charge au titre des dispositifs d’invalidité.

Tous les autres critères de la pénibilité (bruit, travail posté, horaires décalés, etc.) sont délibérément ignorés par le projet de réforme qui ne concernera, selon les propres chiffres du gouvernement -peu susceptible de les sous-évaluer-, que 10.000 personnes par an.

En clair on ne prend pas en compte les causes qui conduisent, à plus ou moins long terme, à fragiliser la santé des salariés et à affecter leur espérance de vie: le principe de précaution est, pour les femmes et hommes au travail, oublié!

Bref, concernant la prise en compte de la pénibilité, c’est le pire des scénarios qui est retenu par le projet de réforme.

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